Juin 1923

1923 - Inauguration du monument aux morts

LE MONUMENT AUX MORTS DE LALBENQUE
Article paru le 20/06/1923 dans le « Journal du Lot »

Le monument a été inauguré le dimanche 17 juin 1923.

LALBENQUE : Grande et belle cérémonie que celle qui s’est déroulée dimanche à Lalbenque. De nombreux étrangers se pressaient de bonne heure dans, les rues de notre chef-lieu de canton. La cérémonie religieuse a commencé à neuf heures du matin. La foule envahit l’église trop petite pour contenir les nombreux assistants. Pendant la messe, Mlle Molinier a chanté : «Je vous salue» avec beaucoup de talent ; M. Martin s’est également fait entendre et sa voix a été fort appréciée. M. Dablanc, chapelain de Rocamadour, a salué les grands morts de la guerre en un éloquent discours. La chorale s’est surpassée par ses chants et sa superbe musique sous l’habile direction du Maître Barreau. Après la Messe a eu lieu la bénédiction du monument. La foule toujours croissante se presse autour du monument élevé à la mémoire des enfants de la commune morts au champ d’honneur. Assistaient à la cérémonie : MM. Pépin, secrétaire général ; Bor, chef de cabinet de M. le Préfet ; Loubet et De Monzie, sénateurs ; Delport et Delmas, députés ; Godeau, médecin chef du 7°RI ; Guilhem, Bouat, Lacaze et Gayet, Conseillers généraux ; Fournier, Conseiller d’arrondissement ; Courdesses, Maire et son Conseil ; M. le Curé Doyen Lacroix et les fonctionnaires du canton.
Sur la place gazonnée, à côté de l’église, se dresse le monument commémoratif qui se détache sur la verdure et sur le ciel bleu des Causses. Il est formé par un solide et beau piédestal, en granit rose de Bretagne, lequel supporte une statue de bronze représentant le poilu défendant le drapeau.

 

Monument

 

Le piédestal bien compris est formé par une base comprenant deux larges marches sur lesquelles repose le socle orné de couronnes en bronze. Les quatre faces du piédestal sont couvertes de plaques en marbre blanc sur lesquelles se détachent en lettres d’or les noms des braves de la commune morts pour la France.
La corniche qui surmonte piédestal est décorée d’une croix de guerre et supporte la statue en bronze. Le mouvement du soldat défendant le drapeau, est des plus expressifs. Le monument d’une exécution parfaite, frappe par la simplicité et la beauté de ses lignes. Il est élevé sur un talus gazonné et complété par un entourage en pierres blanches intercalées avec d’élégantes bornes, lesquelles supportent des chaînes qui retombent en forme de guirlandes. Le monument se trouve ainsi rehaussé et orné d’une gracieuse parure. Le tout d’un bel effet qui s’harmonise parfaitement dans son ensemble. Exécuté en matériaux qui défient les siècles, ce monument n’est pas fait pour tromper l’œil. Il apporte à la Cité de Lalbenque une note patriotique et artistique, qui fait honneur au Comité qui s’en est laborieusement occupé.
Si à côté du monument nous pénétrons dans la vieille église particulièrement intéressante par ses souvenirs historiques, nous remarquons dans la chapelle de droite à côté du chœur, une superbe plaque en marbre blanc à ornementation sobre, mais distinguée. Elle est surmontée d’une très gracieuse palme habilement gouillée.
Là aussi le nom des braves est gravé en lettres d’or, il l’est encore dans les autres églises de la commune à Paillas et à St-Hilaire. Vraiment la ville de Lalbenque a su glorifier ses morts. Le nom des héros n’est jamais écrit en trop grand nombre de fois. Nous adressons au Comité nos bien sincères félicitations.
Des discours ont été prononcés par MM. Courdesse, Maire de Lalbenque, Daymard, au nom des vétérans de 1870, Guilhem, Conseiller général du canton de Lalbenque, Delmas, député, Loubet, sénateur, Déport, député, Pépin, secrétaire général, De Monzie, sénateur.
L’Orphéon s’est fait entendre entre les discours, M. Martin a fait à nouveau, admirer sa belle voix. M. Pélissier a lu avec beaucoup de talent une poésie, composée pour la circonstance : « Aux Morts du Causse de Lalbenque », de M. Baumel, notre sympathique percepteur et conservateur du Musée de Cahors. Puis un banquet de 80 couverts a été servi avec le plus grand soin sous la Halle, par M. Deltheil. La fête s’est terminée à 3 h. 1/2. »