Barthélemy est né le 9 octobre 1725 à Lalbenque dans le château de ses ancêtres et fut baptisé le 14 à Montalzat, son parrain fut son grand père Barthélemy et sa marraine Louise DE RAYNAL sa grand mère maternelle. Son père était Jean Baptiste de LAVALETTE PARISOT et sa mère Marie Benoite de LABURGADE BELMONT qui signait parfois Marie de Lalbenque comme on peut le voir sur des reçus de fermage.

Sa sœur cadette, Marie Henriette née à Lalbenque le 14 avril 1737, épousa le marquis Joseph de MONLAUZUN MEILHAN. Il est à noter la présence de Charles, cité comme parrain et frère de Marie Henriette. D’autre part, un autre frère est nommé dans le testament, il s’agit de François résident à Cahors. François né en 1725 fut curé de Pilou et chanoine à la cathédrale de Cahors, il décèdera en 1783, il sera inhumé lui aussi à Saint André de Cahors.

Barthélemy se marie le 1 octobre 1761 avec Claire de COURTOIS MINUT. Elle est la dernière descendante de deux nobles familles du Toulousain, les COURTOIS d’Issus et les MINUT du Castera. De cette union naîtra un fils unique Jean Baptiste Marie François employé comme page chez le Comte d’Artois qui sera le futur Charles X. Cet enfant décèdera en 1779 à l’âge de 17 ans, il sera inhumé à Cahors dans la paroisse de Saint André.

Le marquis résidait principalement à Cahors dans la paroisse de Saint André. L’église de cette paroisse n’existe plus, elle fut vendue comme bien national et transformée en logements. Il aimait cependant se rendre dans « ses terres de Lalbenque » où il possédait de nombreux biens : Château, grange, belle maison au « bout de la Garenne » et de nombreuses terres alentour, en particulier à Saint Hilaire.

SIGNATURE Barthélemy LVP
La vocation de Barthélemy était surtout politique, ce qui explique qu’il résida à Cahors pour des raisons professionnelles. Outre son titre de Chevalier de l’ordre Royal et Militaire de Saint Louis et de Saint Jean de Jérusalem, seigneur de Lalbenque, le Marquis occupa des fonctions de premières importances. Il fut nommé procureur syndic de Haute Guyenne, élu député de la noblesse pour le Quercy aux Etats Généraux de 1789, il vota avec la minorité de l’Assemblée Nationale. En outre, il figure sur la liste de maires de Cahors de 1770 à 1783. D’autre part, son rang lui a ouvert une carrière militaire, il était capitaine au régiment de Brissac-Infanterie, il est signalé une blessure grave reçue en campagne dans les Flandres.

Il laissait la gestion de ses biens de Lalbenque à son épouse, à sa mère et à sa grand mère qui devait résider dans le château du Fajal. Il est fait mention d’une ferme à Balandra qui est l’actuel Nadal, dont nous avons les reçus de fermage de 1724 à 1745. A Lalbenque, résidait en permanence un régisseur nommé LOMBIAC. Ce dernier était le fils d’un commerçant de Cahors employé comme homme d’affaires par le marquis DE LAVALETTE, accusé de conspiration lors de la Révolution il dut émigrer pour éviter le pire.

Jean de La Valette Parisot
L’illustre ancêtre Jean de La Valette Parisot, 49° grand maître de l’ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, fondateur de la capitale de Malte qui porte son nom.

Peut-être à cause d’une santé fléchissante et affecté par la mort de son fils, le Marquis déposa son testament dans une étude de Cahors le 1er juillet 1782 à l’âge de 55 ans.

Ses fonctions l’appelaient en Ile de France où il résida le plus souvent à la fin de sa vie. En effet, le président de l’Assemblée, annonce la mort de l’un de ses membres, monsieur le Marquis de LAVALETTE PARISOT. Il décéda à Versailles le 26 février 1790 à l’âge de 63 ans où il avait une résidence au n° 4 de la rue du Jeu de Pomme. Une autre adresse lui est attribuée à Paris à l’Hôtel Gaston situé au n° 54 de la rue Traversière.
Son remplaçant le marquis d’ESCAYRAC DE LAUTURE ne voulut pas aller à Versailles mais se consacra à mener la contre-révolution en Quercy. Poursuivi par les insurgés, il alla se réfugier chez un ami au château de Buzet sur Tarn où il périt dans d’atroces circonstances.

Le testament de LAVALETTE fut ouvert à Cahors le 17 août 1790 en présence de sa veuve et de son beau-frère Joseph, dans lequel il lègue ses biens à son épouse, à sa sœur et à son frère François. Il transmet son hérédité à son neveu Henri de MONLAUZUN fils de Joseph et d’Henriette.

Les évènements font que les biens des LAVALETTE furent vendus aux enchères en 1794. Ils sont réputés appartenir à madame de COURTOIS, qui effrayée par la Terreur choisit d’émigrer en Espagne. Les biens vendus furent considérables, outre le château et la belle maison de Lalbenque, il avait des terres à Laval, La Cayrède au Terrier, au Port etc…

Dans son histoire du Quercy Saint Marty écrit :

« En février 1792 les meubles du château de Lalbenque sont brisés ou emportés, les planchers détruits, les provisions enlevées, le vin porté à la maison commune où a lieu une immense beuverie. »

L’administration départementale fut plus large envers la dame COURTOIS veuve du marquis DE LAVALETTE PARISOT « retirée » en Espagne pour cause de maladie et pour affaires de famille. Moins de 3 mois après elle fut reconnue émigrée. »

Suit le récit des malheurs de madame DE COURTOIS et surtout de son défenseur :

Le secrétaire du département FILSAC, s’était occupé des intérêts d’une cadurcienne, la dame COURTOIS, veuve du marquis de LAVALETTE PARISOT, retirée en Espagne. Tout d’abord, FILSAC avait fait admettre par le Directoire du département la légitimité de ce séjour à l’étranger, mais à la suite de l’intervention malencontreuse du représentant officiel de Mme LAVALETTE, les autorités revinrent sur leur décision, et ordonnèrent la mise sous séquestre des biens appartenant à la marquise. FILSAC essaya de faire rapporter cette mesure, prélude de la confiscation, mais il ne réussit pas et par une lettre banale, rendit compte à Mme LAVALETTE de l’insuccès de ses démarches. Cette lettre, interceptée, amena l’arrestation du secrétaire du département.

Vainement FILSAC* fit appel au témoignage de ses confrères de la Société montagnarde, leur demandant d’attester l’avoir « toujours vu dans le chemin de la Révolution »; vainement, il fit appel à leur « sensibilité » et en leur rappelant ses « quatre jeunes enfants » dont le plus petit bégayait à peine », la Société présidée par LAGASQUIE, « passa à l’ordre su jour ».

La vérification des papiers de FILSAC amena-t-elle la découverte de complices? Y eut-il quelque manifestation de sympathie en sa faveur ou bien, des rancunes ravivèrent-elles le souvenir des menées girondines? Nous ne savons. Mais le 13 mars quelques jours après l’arrestation de FILSAC, le représentant du peuple BO, dénonçait, de Montauban, « une grande conspiration » ourdie à Cahors et ordonnait la mise en réclusion d’une vingtaine de cadurciens, tous hommes de la loi avoués ou huissiers.
Jean FILSAC, Jean Nicolas BURGERE frère cadet ex-notaire et juge au tribunal du district avec un négociant de Pradines, Jean Pierre LABARTHE, âgé de 74 ans furent traduits devant le tribunal révolutionnaire de Paris et « pour conspiration contre le peuple » condamnés à mort le 20 mai 1791.

Ainsi s’éteignit la dynastie des LAVALETTE, Marquis, seigneurs de Lalbenque, grande famille issue du Rouergue qui connut la gloire par son aïeul, fondateur de la capitale de Malte.

 Cette biographie a été rédigée par Jean Cubaynes