Qui était Alexandre LERIS ?
Au 18° siècle la famille LERIS vit à La Cayrède dans la paroisse de Saint Hilaire. Le grand-père d’Alexandre, Jean est laboureur sur ses terres de la commune de Lalbenque. C’est donc avec Jean LERIS que nous allons remonter jusqu’à Alexandre. Jean est né en 1772 et a épousé Jeanne POUSSOU originaire de Vaylats également fille de laboureur, c’est à La Cayrède que va naître leur fils Mathieu en 1799.

Jean, son père va décéder en 1813 et Jeanne sa mère en 1814, le jeune Mathieu alors âgé de 15 ans se retrouve orphelin. C’est donc à Vaylats dans la famille de sa mère que l’enfant va se réfugier. Lors de son mariage en 1834, il est signalé aubergiste et buraliste dans le village de Vaylats. Le mariage à lieu à Loze,
petit village du canton de Caylus d’où son épouse Cécile BONNAFY est native. Sur l’acte de mariage, Mathieu est qualifié de marchand d’habits, le commerce LERIS de Vaylats devait être « multi-services »
comme on dirait de nos jours, on y trouvait un peu de tout et on pouvait aussi se restaurer. Un an après le mariage naît Alexandre dans l’auberge de Vaylats. Nous sommes en 1835, nous aurons encore des traces de la famille LERIS sur la liste du recensement de 1841, puis plus rien à Vaylats.

Rue Fénélon Cahors

 

C’est à Cahors qu’il faut maintenant se rendre. En effet en 1849,sur l’acte de naissance de Justine fille de Mathieu et soeur d’Alexandre nous constatons que ce dernier exerce la profession d’aubergiste dans la rue Fènelon. C’est d’ailleurs a cette même adresse que va décéder Mathieu en 1871 et Cécile BONNAFY son épouse en 1873.

 

Alexandre a donc grandi a Cahors, dans cette ville, il fréquente les écoles et le lycée. A la fin de ses études secondaires il est employé aux contributions directes en tant que surnuméraire, il a seulement 19 ans quand il regagne son poste à Paris en 1854. La carrière de LERIS se poursuit à Paris jusqu’en 1896 année de sa retraite. Décoré de la Légion d’Honneur en 1896, nous apprenons qu’il fut contrôleur et inspecteur de 1854 à 1878 puis percepteur receveur particulier de 1878 à 1896. Durant sa vie à Cahors a-il connu la famille GAMBETTA ? Toujours est-il qu’Alexandre va épouser Benedetta la sœur de Léon GAMBETTA qui est née en 1840. Benedetta avait épousé Antoine JOUINOT un jeune ingénieur originaire d’Angoulème en 1869. L’année suivante naîtra un garçon qui deviendra général de Brigade, et en 1871

JOUINOT va décéder, Benedetta est alors veuve.

LERIS époux de la sœur du célèbre homme politique est lui aussi très en vue à cette époque. Les deux enfants qui vont naître de cette union porteront le nom de LERIS-GAMBETTA sur la demande de leur mère. L’aîné Jules qui naquit à Nice en 1876 mourut en 1905, on peut lire sur le journal « Ouest éclair »: « la mort à Cahors de Jules LERIS-GAMBETTA âgé de 29 ans, célibataire, attaché d’ambassade, neveu de Léon GAMBETTA ». La famille GAMBETTA possédait une villa familiale à Nice.

Un autre fils, Marcel naquit lui aussi à Nice en 1878 et mourut en 1920. Les LERIS-GAMBETTA qui avaient vécu à Saint Mandé dans la région parisienne vont se retirer à Cahors où il ont acheté
‘l’Ermitage ». C’est à Cahors que va décéder Alexandre en 1902, Benedetta décédera en 1931. Dans le « Petit Parisien » on lit:

« Cahors, le 27 juillet. Ce matin ont été célébrées les obsèques
de Mme LERIS-GAMBETTA sœur de Léon. Dans l’assistance, peu
nombreuse, on remarquait le préfet du Lot, le premier adjoint au
maire et plusieurs conseillers municipaux. Après la cérémonie
religieuse, le corps a été dirigé sur Paris, où l’inhumation aura
lieu au cimetière Montmartre ».

Le petit fils d’un simple agriculteur de notre commune eut un destin exceptionnel, il fut un des personnages de son temps des plus remarqué.

1901 /  Inauguration du monument Gambetta à Bordeaux allées de
Tourny : Mme LERIS, sa sœur, ses trois neveux, le capitaine JOUINOT-GAMBETTA et MM. Jules et Maurice LERIS GAMBETTA

1902 / Une dépêche de Cahors nous annonce la mort en cette ville du beau-frère de GAMBETTA, M. LERIS ancien receveur particulier, chevalier de la légion d’Honneur

L’indépendant de Mascara 1890 :

Le Figaro reçoit de Cahors de mauvaises nouvelles de la santé du père de GAMBETTA. Il était venu dernièrement à Cahors pour se rétablir, Mme LERIS sa fille, obligée d’effectuer un voyage à Paris, l’avait laissé dans un état qui n’inspirait pas d’inquiétudes. La maladie de M. GAMBETTA s’est subitement aggravée et on dû rappeler Mme LERIS à Cahors. Le 17 mars 1902 à Cahors : Acte de décès de LERIS Alexandre, receveur particulier des finances en retraite chevalier de la Légion d’Honneur âgé de 67 ans époux de GAMBETTA Bénedetta né à Vaylats domicilié à Cahors, fils de feu LERIS Mathieu et de feue BONNAFY Cécile. Ledit LERIS Alexandre décédé hier à midi à l’Ermitage.

1878 / Naissance à Nice de LERIS Maurice François Adolphe, nouvelle route de Villefranche, Villa « Gambetta » fils d’Alexandre né à Vaylats inspecteur des contributions directes âgé de 43 ans
domicilié à Nice et de GAMBETTA Bénedetta née à Cahors âgée de 38 ans.
1876 / Naissance à Nice de LERIS Paul Joseph Mathieu Jules villa « Gambetta ». « Le Rappel » journal de 1883. « M. LERIS alexandre, receveur-percepteur né à Vaylats le 6 octobre 1835, et Mme GAMBETTA Benedetta, son épouse, veuve en premières noces de M. Antoine Gabriel JOUINOT, né à Cahors le 24 octobre 1840 demeurant ensemble à Saint Mandé agissant comme cotuteur et tutrice de François Léon JOUINOT, né à Parie le 6 juillet 1870, et les époux susnommés, agissant comme père et mère de :

1°) Paul Joseph Mathieo Jules LERIS, né à Nice le 17 novembre 1876:

2°) Maurice François Adolphe LERIS né à Nice le 10 octobre 1878, se pourvoient près de M. le garde des sceaux, à l’effet d’obtenir pour les mineurs susnommés l’autorisation d’ajouter à leur nom patrnymique celui de : GAMBETTA »

Tombe de la famille Gambetta à Nice

Echo d’Alger de 1933 :

Nice a glorifié le cinquantenaire de la mort de Gambetta :

La ville a choisi, pour célébrer la mémoire du grand tribun, la date du 14 janvier, cinquantième anniversaire des grandioses obsèques que Nice réserva en 1883, a l’animateur de la défense nationale. On sait en effet que Léon Gambetta est inhumé dans le cimetière du Château qui, à Nice, dresse ses monuments funéraires au haut d’une petite colline ensoleillée, d’où l’on découvre un magnifique horizon. La manifestation d’aujourd’hui a été précédée, la veille, par une cérémonie intime. On a inhumé dans le caveau de Gambetta les restes de sa sœur, Mme Benedetta Léris, de son beau-frère Alexandre Léris, et de trois de ses neveux: le général Jouinot-Gambette, Jules Léris-Gambetta et Maurice Léris-Gambetta, dont les corps avaient été amenés la veille à Nice.

Loze 1834, acte de mariage de Mathieu LERIS marchand d’habits de la commune de Vaylats né le 20 mai 1799 fils de feu Jean décédé à la Cayrède en 1813 et de Jeanne POUSSOU décédée à la Cayrède en 1814, et Cécile BONNAFY née en 1806 fille de Guillaume et de Marthe MOUTARY.

Contribution de Jean Cubaynes 

La Famille et les amis de Gambetta attendant le Président Loubet devant le Tombeau de Gambetta le 9 avril 1901 vers 8 h 45 du matin,  photographie tirée de « La Vie Illustrée », n° 131 du 19 avril 1901, p 38.

A gauche, Monsieur Eugène Etienne (1844-1921), sénateur d’Oran (ami intime de Léon Gambetta), et notamment le Général Henri Jules Fabre (1841-1930). A droite, Madame Benedetta Léris-Gambetta (1840-1931, soeur de Léon Gambetta, veuve Jouinot et femme d’Alexandre Léris, 1835-1902) et l’un de ses fils le lieutenant François Léon Jouinot-Gambetta (1870-1923, neveu du tribun). La tombe de Gambetta (à droite, près de Madame Léris-Gambetta, entre les deux chapelles) est recouverte des fleurs apportées la veille par les sociétés de gymnastique. Certaines sont suspendues, en tête de tombe, aux crochets d’une « charpente triangulaire en fer » installée pour l’occasion (Le Petit Niçois du 6 avril 1901 page 1).
– Nice – Le président de la République devant le Tombeau de Gambetta,
M. Loubet au Cimetière du Château, à Nice, le 9 avril 1901, vers 9 h du matin, 
avec à droite le lieutenant Jouinot-Gambetta et sa mère Madame Léris-Gambetta, 
illustration (dessin et photomontage) tirée de « L’Illustration », n° 3033 du 13 avril 1901, p 228
« Le Petit Niçois » du 10 avril 1901 p 7 commente l’instant : « M. Loubet, tête nue, demeure un instant silencieux devant le simple monument qui recouvre les restes du grand patriote, et tandis qu’on y dépose de sa part une couronne toute en violettes de Parme, lilas blancs et iris de Suze, le chef de l’Etat s’entretien à voix basse avec Mme Léris-Gambetta et M. Etienne ».
Sources : Artplastoc.blogspot.fr, Le cimetière du château de la ville de Nice, Projet pédagogique